2024 ne fera pas exception en matière de précarité hygiénique : celle-ci poursuit sa progression et atteint des niveaux records. Dons Solidaires lance l’alerte autour d’une précarité silencieuse mais durable, qui s’installe dans de plus en plus de foyers Français. Les chiffres du 4ème baromètre « Hygiène & Précarité en France » de Dons Solidaires parle d’eux-mêmes : désormais, 1 Français sur 2 indique que le contexte économique le pousse à limiter sa consommation de produits d’hygiène, contre 1 Français sur 3 l’année passée.
Nouvelle
alerte sur le pouvoir d’achat : la précarité hygiénique n’a jamais été aussi
forte
Déjà durement impactés par l’augmentation des coûts de l’énergie ou de l’alimentation, les Français sont aussi confrontés à une hausse des prix des produits d’hygiène de base. Dans ce contexte, 1 Français sur 5 doit aujourd’hui choisir entre l’achat de nourriture ou de produits d’hygiène. Un arbitrage particulièrement fort pour les catégories les plus pauvres puisqu’ils sont le double à être concernés (45%).
Face à cette situation, de plus en plus de Français sont contraints d’adopter des stratégies de limitation à l’image des 23% d’entre eux obligés de contrôler leur consommation de papier toilette, faute de moyens. Pour d’autres, la contrainte va jusqu’au renoncement à certains produits comme le dentifrice, le gel douche ou encore les protections menstruelles pour 1 Français sur 10.
Dans ce contexte de tension liée au pouvoir d’achat, les Français n’ont d’autres choix que de changer leurs habitudes d’achats de produits d’hygiène : de plus en plus se tournent alors vers les magasins de hard discount (32%). De façon plus préoccupante, 8% d'entre eux ont recours à des associations de solidarité pour y avoir accès, soit 2 points de plus en seulement un an.
Les
jeunes, les femmes et les familles en première ligne face à la précarité
hygiénique
- Le contexte actuel frappe plus durement les jeunes, dont les études ou le premier emploi n’offrent pas une stabilité économique suffisante. Dans ce contexte, 41% des jeunes de moins de 25 ans doivent parfois choisir entre s’acheter à manger ou un produit d’hygiène. Confrontés à cet arbitrage difficile, plus d’un quart renonce alors à l’achat de déodorant, de shampoing ou encore de brosses à dents. D’autres se tournent vers l’aide des structures de solidarité : 1 jeune sur 5 fait désormais appel à une association pour se procurer des produits d’hygiène.
- Les femmes continuent de subir de plein fouet la précarité menstruelle, qui se maintient à un niveau préoccupant. En effet, 16% des femmes indiquent qu’il leur arrive de manquer de protections menstruelles pour elles ou leur fille, faute de moyens. Une problématique qui s’est particulièrement aggravée chez les jeunes femmes de moins de 25 ans qui sont quasiment le double (28%) à être concernées. Pour pallier ce manque, 1 femme sur 10 est contrainte d’utiliser des produits de substitution : notamment du papier toilette, des mouchoirs ou des serviettes en papier (69%).
- Par ricochet, la précarité hygiénique affecte aussi les familles. De nombreux parents sont par exemple contraints de surveiller la consommation de gel douche et de shampoing de leurs enfants (41%). Dans ce contexte, près de 4 parents sur 10 (39%) confrontés à un manque de produits d’hygiène craignent que leur enfant soit harcelé à l’école.
Les
conséquences du manque de produits d’hygiène : entre dégradation de l’estime
de soi et isolement social
Lorsqu’on n’a pas accès à suffisamment de produits d’hygiène pour se sentir propre et sûr de soi, l’anxiété et le malaise conduit de nombreuses personnes à s’isoler. C’est le cas pour 28% des Français qui ont déclaré régulièrement ne pas sortir de chez eux, par manque de produits d’hygiène. Plus inquiétant encore, 17% ont déjà renoncé à se rendre à un entretien d’embauche pour les mêmes raisons.
Ce renoncement est vécu d’autant plus douloureusement par les jeunes, dont le malaise à l’égard de l’apparence physique est le plus marqué. Ainsi un tiers des jeunes ressentent de l’anxiété à l’égard de leur hygiène personnelle (contre 13% des Français).
Pour les femmes, le manque de protections périodiques se traduit par de l’isolement. De surcroît, de plus en plus de femmes sont contraintes de renoncer à l’achat de produits tels que le maquillage (40%) ou la coloration capillaire (33%). S’il s’agit certes de postes de dépenses qui peuvent sembler relever davantage de l’esthétique et du confort, les femmes concernées vivent ces renoncements comme un véritable déclassement qui peut se traduire par un sentiment d’anxiété.
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