La flambée des prix dépasse désormais la seule contrainte budgétaire. Elle bouleverse profondément le quotidien des plus vulnérables. Et lorsque la précarité touche à l’intime, elle atteint directement la dignité et l’estime de soi.

Le 5ème baromètre de Dons Solidaires ​"Hygiène & Précarité en France"​ révèle qu’en dépit d’un ralentissement de l’inflation, le sentiment de fragilité économique reste très présent. De nombreux Français continuent de faire face à des arbitrages difficiles, souvent invisibles mais lourds de conséquences.

Près d’1 Français sur 2 réduit aujourd’hui ses achats de produits d’hygiène pour des raisons financières. Un renoncement silencieux qui, année après année, fragilise toujours davantage ceux qui le vivent.

Se laver ou se nourrir : un choix difficile aux conséquences durables

Imaginez devoir choisir entre un repas et un gel douche. Impensable ? Pourtant, c’est une réalité pour 8 millions de Français contraints par manque de moyens. 

Cette injustice frappe durement les plus précaires : 1 foyer monoparental sur 3 et 1 personne pauvre sur 3 doivent effectuer ce type de choix. Encore plus alarmant : plus d’1 jeune de moins de 35 ans sur 2 a déjà vécu cette situation.

Face à ces difficultés, beaucoup développent des stratégies pour limiter leur consommation :

• 37% des parents restreignent l’usage du gel douche ou du shampoing de leurs enfants pour économiser.
• 27% des Français prolongent la durée de vie de produits à usage unique.
• 22% contrôlent leur consommation de papier toilette.

D'autres adoptent des systèmes D :

• 22% des parents utilisent régulièrement des couches faites maison, faute de moyens.
• 18% partagent des objets d’hygiène personnelle entre membres de la famille, comme une brosse à dents.

​Des conséquences sur la santé mentale et l’insertion sociale

Ces privations ne sont pas anodines. Elles engendrent une perte d’estime de soi, de l’anxiété et un repli sur soi.

Ainsi, 31% des Français ayant renoncé à acheter des produits d’hygiène déclarent avoir déjà évité de sortir de chez eux pour cette raison. Ce manque peut devenir un frein à l’emploi : 28% des personnes concernées déclarent ne pas se sentir à l’aise dans leur environnement professionnel.

Cette spirale accentue l’exclusion et creuse les inégalités sociales. La précarité hygiénique, souvent oubliée au profit d’autres formes de précarité, touche désormais un public élargi, y compris des travailleurs vivant dans une instabilité économique.

Précarité menstruelle : une urgence toujours d’actualité

La précarité menstruelle reste un enjeu majeur, dont l’ampleur demeure alarmante depuis la crise du Covid.

En 2025, 16% des femmes réglées déclarent ne pas avoir suffisamment de protections hygiéniques pour elles ou leur fille. Certaines utilisent alors des alternatives précaires, comme du papier toilette ou des serviettes en papier, avec des risques pour leur santé.

De plus, 9% des femmes concernées affirment éviter de sortir de chez elles ou manquer le travail à cause du manque de protections.

Des solutions concrètes : l’action de Dons Solidaires

Pour répondre à cette urgence invisible, Dons Solidaires agit sur le terrain. En collectant des invendus neufs non alimentaires auprès des entreprises, l’association les redistribue aux associations partenaires pour venir en aide aux personnes en situation de précarité.

En 2024, plus de 10 millions de produits d’hygiène ont été distribués à travers 1200 structures de solidarité, aidant plus de 1,3 million de personnes.

Vous pouvez agir à nos côtés :

• Faites un don : produits d’hygiène neufs ou soutien financier. Chaque contribution compte.
• Devenez bénévole : votre temps et votre énergie permettent de faire circuler l’aide là où elle est la plus nécessaire.
• Sensibilisez autour de vous : en parlant de la précarité hygiénique, vous contribuez à lever le tabou et à mobiliser des soutiens.

Ensemble, faisons de l’hygiène un droit fondamental, et non un luxe.