En 2023, 34% des Français limitent leur consommation de produits d’hygiène de base, faute de moyens. En cause, un contexte inflationniste mettant en mauvaise posture les plus précaire, mais aussi de plus en plus de personnes sur le fil de la fragilité économique. Face à la hausse des prix des produits, notamment parmi les plus nécessaires, beaucoup se retrouvent à devoir faire des choix entre des besoins indispensables tout en essayant de préserver une stabilité économique. Une précarité qui touche aujourd’hui une plus large partie de la population : 

- Les enfants : quand la précarité rend l’avenir incertain

Dès leur plus jeune âge, les enfants issus de familles en difficulté peuvent être confrontés à des situations qui entravent leur bien-être : 13% des parents renoncent à acheter des couches pour leur enfant, par manque d’argent*. C’est près d’1 parent sur 2 lorsqu’on interroge les bénéficiaires d’associations. Le manque de moyens créé ainsi de nombreuses situations difficiles durant l’enfance : ne pas avoir les fournitures scolaires suffisantes, des vêtements neufs ou encore suffisamment de produits d’hygiène essentiels, ne pas pouvoir participer à des activités collectives… Autant de situations qui peuvent alimenter un sentiment d’exclusion et une baisse de l’estime de soi. 

Grandir dans la précarité n’est pas une situation anodine : devoir renoncer à des besoins fondamentaux, qui contribuent à la construction et l’épanouissement, peut engendrer une véritable incertitude face à l’avenir. 

- Des règles qui coûtent chères

4 millions de femmes ont déjà manqué de protections périodiques faute de moyens. 2,8 millions y sont confrontées de façon régulière*. Les protections menstruelles représentent un coût significatif dans le budget déjà serré des plus précaires. Certaines n’ont d’autres choix que d’y renoncer : c’est le cas de 8% des françaises et 31% des bénéficiaires d’associations. Ces femmes sont alors obligées de limiter leurs sorties durant leurs règles ou optent pour des protections de fortunes, parfois risquées pour leur santé : mouchoirs, tissus, papier toilette, coton… Pour les jeunes femmes, la précarité menstruelle peut représenter une entrave à leur scolarité : comment se rendre à l’école ou à l’université et étudier sereinement lorsqu’on n’a pas accès à des protections menstruelles ? Si le renoncement ne concerne pas la majorité des femmes, le contexte économique a néanmoins largement impacté les habitudes de consommation des protections périodiques d’une partie de la population : plus ¼ de femmes réglées limite leur consommation de protections menstruelles en France, faute de moyens.

- Des jeunes adultes de plus en plus précaires

22% des jeunes de 18 à 29 ans, ne vivant pas chez leurs parents, sont pauvres.** Etudes supérieures, difficultés d’insertion dans le monde du travail… Les jeunes sont de plus en plus nombreux à vivre avec de très bas revenus. Alors, pour faire face, ils sont contraints de faire des choix difficiles, notamment en rognant sur les produits d’hygiène qui pèsent lourd dans leur budget. Près d'1 jeune sur 5 de 18 à 24 ans renonce à l'achat de déodorant par manque de moyens*. Et 16% d’entre eux se lavent sans utiliser de gel douche ou de savon pour la même raison.* 

Pourtant, une bonne hygiène personnelle est indispensable pour vivre sereinement en société, avoir l’estime et la confiance suffisante pour construire son avenir… Alors, ce manque d’accès à des produits d’hygiène de base affecte leurs interactions sociales : 37% ont déjà renoncé à sortir en raison d’un sentiment de malaise par rapport à leur apparence personnelle*. En cause ? La peur de la stigmatisation, le sentiment d’exclusion et d’isolement qui créent des barrières dans leurs relations interpersonnelles et professionnelles. 

Dons Solidaires, 19 ans de lutte contre la précarité

Depuis près de 20 ans, Dons Solidaires agit pour rendre accessible les produits de première nécessité à des personnes en situation de précarité. Depuis tout ce temps, la précarité elle, a gagné du terrain et affecté chaque année plus de personnes. Alors, nous avons redoublé d’efforts pour collecter toujours plus de produits essentiels (hygiène, entretien, textile, jeux, jouets, puériculture…) auprès d’entreprises partenaires pour aider un maximum d’associations qui soutiennent les plus démunis partout en France. Mais ce n’est pas tout : nous menons des études pour révéler au grand jour et sensibiliser sur différentes formes de précarité et agissons auprès du gouvernement pour faciliter l’accès à ces produits essentiels. 

*Baromètre « Hygiène & Précarité en France » Ifop pour Dons Solidaires, 2023

**Rapport sur la pauvreté en France 2020-2021 – Observatoire des Inégalités

Un article écrit avec la contribution de Hafsata Brete

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