Qu’est-ce que la précarité infantile ? Comment se caractérise-t-elle ? Quelles conséquences chez les enfants en bas âge ? Découvrez comment Dons Solidaires agit aux côtés d’entreprises et d’associations engagées pour soutenir les familles et leurs enfants.
Cette année, dans un contexte économique de plus en plus difficile, le Ministère des Solidarités et des Familles a mis en œuvre pour la deuxième fois le Pacte des Premiers Pas avec l’ambition de répondre aux besoins d’environ 100 000 enfants en bas âge parmi les plus vulnérables. Pour y parvenir, le Ministère a fait appel à la Fondation Break Poverty, Dons Solidaires et l’Agence du Don en Nature. En unissant nos forces, nous projetons de distribuer plus de 13 millions de couches et plusieurs millions de produits d’hygiène infantile à des familles défavorisés bénéficiaires de nos associations partenaires et ce grâce au soutien d’entreprises engagées à nos côtés.
Un soutien qui viendra en complément de nos actions en faveur des familles défavorisées tout au long de l’année.
La précarité des tout-petits, un marqueur de pauvreté dès la naissance
Selon les derniers chiffres de l’INSEE, plus de 20% des enfants de moins de 3 ans sont pauvres en France (*). Cette précarité est la conséquence des difficultés du foyer où ces enfants naissent et grandissent. Sans ou avec peu de ressources, les familles ne sont pas en capacité de répondre à certains besoins fondamentaux de leurs enfants : acheter des couches, des produits d’hygiène pour bébé, du lait infantile…Une situation dramatique autant pour les enfants que pour leurs parents.
De plus, plus le foyer compte d'enfants, plus le taux de pauvreté est élevé, passant de 16% pour un foyer avec 1 enfant contre 24% pour un foyer de 3 enfants (1). En effet, lorsque les revenus du foyer sont limités, le risque de basculer dans la pauvreté augmente proportionnellement au nombre d’enfants.
L’arrivée, non prévue, de notre deuxième
enfant nous met en grande difficulté, surtout financières.
Nadège, bénéficiaire de la Croix-Rouge UL de Valence d’Agen
Un exemple courant dans les familles aux ressources limitées : pour pallier aux dépenses de garde d’enfant, il n’est pas rare que l’un des conjoints, le plus souvent les mères, arrête ou réduise son activité professionnelle pour s’occuper de ses enfants. Une situation qui diminue les ressources du foyer et qui impacte aussi l’inclusion sociale …. Facteur aggravant, les familles monoparentales sont de plus en plus nombreuses et plus sujettes aux difficultés : on compte 41% d’enfants en situation de pauvreté (1) dans ces familles. Et lorsqu’on cumule absence d’emploi et monoparentalité, le taux de pauvreté de l’enfant explose et atteint 77% (1). Et ce phénomène ne cesse de s’aggraver : alors que le taux de pauvreté de l’ensemble de la population est en légère hausse (2) depuis 20 ans, celui des enfants s’est dégradé deux fois plus rapidement sur la même période (3). En cause ? L'augmentation des familles monoparentales et des crises récentes telles que la pandémie et l'inflation.
Les conséquences de cette pauvreté sur les tout-petits peuvent s’avérer dramatiques pour leur santé et leur bien-être : plus d’un parent défavorisé sur trois déclarent devoir restreindre la quantité de petits pots qu’ils donnent à leurs enfants, faute de moyens (4). Une situation encore plus critique en ce qui concerne l’hygiène : plus de la moitié des parents défavorisés déclarent ne pas pouvoir acheter autant de produits d’hygiène qu’ils le souhaiteraient pour leur bébé selon notre baromètre « Hygiène & Précarité en France » Ifop, pour Dons Solidaires.
Les conséquences de la pauvreté infantile : un avenir fragilisé
Les 1000 premiers jours de l’enfant sont déterminants, autant pour son bien-être, que pour sa santé et sa confiance en lui. A partir du rapport initial de l’OMS, des experts (5) ont montré que durant cette période, les expériences positives ou négatives vécues par l’enfant peuvent influencer le reste de sa vie. Alors, lorsqu’on naît dans la rue par exemple ou dans une famille qui ne peut pas assurer les besoins primaires, les conséquences peuvent être graves : altération de la confiance en soi, de la capacité à avoir de bonnes relations avec autrui, du bien-être, et de la santé mentale…
Comment bien grandir dans un logement insalubre, surpeuplé, ou mal isolé ? Se développer normalement lorsqu’on souffre de privations, telles que la faim, le fait de ne pas pouvoir se chauffer, ne pas avoir de vêtements propres ou de produits d'hygiène ?
En France, 13% des parents ont déjà renoncé à acheter des couches pour leur enfant, faute de moyen. Un chiffre qui passe à 43% pour les familles défavorisées (6).
C’est compliqué d’avoir des
lingettes. Donc je lave mes bébés avec de l’eau. C’est compliqué avec ma
fille car elle a la peau très sensible, encore plus en hiver.
Maman bénéficiaire de l’associations Pierre Blanche, partenaire de Dons Solidaires
Toutes ces situations peuvent être le quotidien de très jeunes enfants issus de familles en grande difficulté. Les conséquences sociales et émotionnelles peuvent persister jusqu’à l’âge adulte, comme la stigmatisation, l'anxiété, une faible estime de soi… Cette pauvreté peut également entraver la réussite scolaire des enfants en raison de l'absence de ressources éducatives ou du stress causé par les difficultés économiques. En effet, des études (7) ont montré que la pauvreté durant l’enfance est associée à l’âge adulte à un niveau de diplôme inférieur, un risque accru de chômage et au fait de continuer à vivre dans la pauvreté.
Autant de facteurs qui influencent le cycle de pauvreté et se perpétue d'une génération à l'autre.
Lutter contre la précarité des moins de 3 ans : une préoccupation majeure pour Dons Solidaires
Tout au long de l’année, Dons Solidaires agit pour venir en aide aux familles en difficulté et leurs enfants. En 2022, avec le soutien d’entreprises engagées, nous avons pu distribuer plus de 69 000 paquets de couches, des centaines de milliers de produits d’hygiène, accessoires de puériculture et parmi eux, plus de 7200 kits d'hygiène pour bébé comprenant des produits essentiels comme des couches, lingettes, lavants, ….
J'ai été très agréablement surpris de
trouver au sein de mon épicerie solidaire ce kit pour mon nouveau-né, cela a été
utile pour ma femme et l'arrivée de notre bébé. Je me suis aussi fourni en
couches pour mon autre fils. Le choix des tailles et surtout l'économie faite
par rapport aux couches de marque dans un magasin classique n'est pas
négligeable.
Bénéficiaire de l’association Soliciale
Mais pour que les enfants puissent s’épanouir, il est aussi essentiel de soutenir leurs familles. C’est pourquoi Dons Solidaires distribue des produits essentiels comme des produits d’hygiène, d’entretien, de puériculture, des vêtements, mais aussi des jouets, pour permettre aux familles de mieux faire face à la précarité, et les aider à offrir de meilleures opportunités pour construire l’avenir de leurs enfants.